Les couilles sur la table

La structure de ce livre, tiré d’une longue série de podcasts sur la masculinité réalisés par la journaliste Victoire Tuaillon et diffusés par Binge Audio, est construite autour de 4 thèmes: construction de la masculinité, privilèges y associés, exploitation de l’autre sexe, violence masculine. Le parcours est tout tracé, dans cet ordre.

Dans le cadre de ce post, je voudrais surtout faire un résumé succinct, car il serait souhaitable de lire le livre et surtout d’écouter les podcasts, qui grâce à de nombreuses/x invité/es, traitent énormément de thèmes intéressants.

Construction de la masculinité et ses privilèges : rien de nouveau, on le sait depuis longtemps et depuis Le deuxième sexe de De Beauvoir il est mis noir sur blanc. D’autres philosophes, chercheuses, sociologues, journalistes etc ont contribué au débat. Vous saviez que les garçons sont mieux nourris que les filles ? Que sur google on cherche plus Mon fils est-il surdoué ? que la même question pour une fille ? Vous en saurez un peu plus sur les aspects de la socialisation, version années 2000, ce qui n’est pas mal par rapport à d’autres études plus datées. Et de comprendre que les arguments pour la présumée supériorité masculine n’ont rien de scientifique. Sans oublier de jeter un coup d’œil aux coûts et aux souffrances que le patriarcat inflige aux hommes, moyennant le pouvoir. Car le masculin impose une hiérarchie non seulement aux femmes, mais entre hommes également. Car il y a au moins 4 types de masculinité : hégémonique, complice, subordonnée, marginalisée. La majorité des hommes s’inscrivent dans la 2ème. La clé de voute est quand même qu’on apprend aux garçons que ce serait dévalorisant d’être une fille.

Le privilège pour les hommes ? Vivre dans un monde au masculin-neutre, où le privilège est invisible car nous avons l’habitude de considérer normal ce qui est masculin. Aussi nous, les femmes. Nous avons déjà parlé de ceci dans le post concernant le livre Invisibles de Caroline Criado Perez et je vous y renvoie pour plus de détails. La situation au travail y est aussi décrite : ce qui est positif pour un homme, devient négatif pour une femme. Exemple : l’autorité chez l’homme fera de lui un vrai chef, d’une femme une connasse agressive. Vous apprendrez les nouveaux termes de « mansplaining » ou « bropropriating », ce qui vous éclairera un peu plus sur certains comportements, surtout au travail.

Et l’oppression ? Les hommes harcèlent ou violent (ou tuent) car ils pensent en avoir le droit. D’ailleurs, même lors d’une plainte, il ne se passe pas grande chose. Le plaisir naît de l’exercice du pouvoir. Une avocate l’affirme : en 15 ans de procès, elle n’a jamais entendu un seul homme reconnaître des faits d’harcèlement qui lui étaient reprochés. Il faut aussi jeter un coup d’œil au rapport des femmes à leur corps, car elles ont bien intégré depuis des millénaires que leur corps se négocie.

Et voilà qu’on rentre dans l’exploitation ! Non seulement du corps, mais aussi du travail des femmes. Travail gratuit, qu’elles font à domicile auprès des petits et des aînés, dans la maison. En moyenne, les femmes consacrent 50% de temps en plus aux travaux domestiques, que les hommes, même si elles travaillent à l’extérieur. En 30 ans, le travail domestique des hommes n’a augmenté que de 17 minutes par jour. Les hommes, et c’est vrai, ne voient pas qu’il y a du travail à faire : ils n’ont pas été socialisés à en être responsables. La mise en couple signe le glas de la parité : les femmes en font davantage. Le système se met en place bien avant l’arrivée des enfants, bien que ceux-ci fassent empirer la situation. Emménager avec un homme, pour une femme, signifie prendre le risque de voir son temps de travail doubler. Une affirmation qui paraît provocatrice, mais tellement vraie. On parle de charge mentale car il ne s’agit pas juste du travail pratique, mais aussi de la capacité des femmes à prendre tout en charge. Et quid du travail émotif, genre écouter un enfant pour qu’il se sente bien à l’école, faire en sorte que la famille se réunisse régulièrement, etc.? Il est aussi effectué par les femmes, gratuitement. L’irresponsabilité masculine face au travail ménager se retrouve dans la contraception, qui est presque toujours une affaire de femme. Après tout, c’est elle qui risque de tomber enceinte, ou pas ? Comme si l’homme n’avait aucune responsabilité là-dedans.

Mais pourquoi les femmes voudraient être en couple, quand on sait que rien qu’en France, 225000 femmes chaque années sont victimes de violences conjugales ? Et écoutez bien : il a très bien été établi que les violeurs ne violent pas par manque d’activité sexuelle. C’est juste une histoire de pouvoir. La société montre que les désirs des hommes sont plus importants que ceux des filles. Seules 10-15% des femmes portent plainte, peut-être car elles savent que 2/3 seront classés sans suite. 18% des hommes pensent qu’une femme peut prendre du plaisir à être forcée. Voilà ce qui explique bien de choses ! Les femmes communiquent clairement, mais les hommes choisissent de ne pas l’entendre, ce fameux « non ».

Le livre se termine avec quelques pistes de travail, un chapitre qui mériterait bien plus que quelques pages finales et, surtout, un plan d’action très concret. Très heureuse, quand même, qu’une jeune femme ait relevé le défi – pari réussi, d’ailleurs – de parler de masculinité. Lors de certaines interviews que j’ai moi-même mené, le changement de la part des hommes était mentionné et largement souhaité, au point où j’ai finalement décidé qu’après 10 ans de blog sur les femmes, j’ai peut-être fait mon travail de sensibilisation pour celles-ci et je pourrais également m’occuper, maintenant, d’aider les hommes non seulement à mieux comprendre ce que les femmes vivent, mais aussi à mieux vivre leur masculinité. Tout bénéfice non seulement pour eux, mais aussi pour l’humanité.

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“Sono cosette da uomini…” (Punti e interrogativi, p. 41)

La struttura di questo libro, I coglioni sul tavolo (non tradotto dal francese) parte da una lunga serie di podcast sulla mascolinità realizzati da una giovane giornalista francese. Ruota attorno a 4 tematiche : costruzione della mascolinità, privilegi associati, sfruttamento del sesso opposto, violenza maschile. Il percorso sembra inevitabile, con quest’ordine.

In questo post posso fare solo un breve riassunto. L’ideale sarebbe ascoltare i podcast che sono una miniera di informazioni.

Costruzione della mascolinità e privilegi associati: niente di nuovo, lo si sa da un sacco di tempo e Il secondo sesso della De Beauvoir l’ha messo per iscritto. Altre filosofe, ricercatrici, sociologhe, giornaliste ecc hanno contribuito al dibatti. Lo sapevate che i maschi sono nutriti meglio delle femmine? Che su google si cerca di più « Mio figlio è superdotato?” che il corrispondente al femminile? Ne saprete di più sulla socializzazione di maschi e femmine versione anni 2000, il che non è male rispetto ad altri studi più datati. E capirete che gli argomenti per la presupposta superiorità maschile non hanno niente di scientifico. Il libro non dimentica di gettare uno sguardo ai costi e alle sofferenze che infligge il patriarcato agli uomini stessi, dando loro il contentino del potere. Perché viene imposta una gerarchia anche tra maschi. Ci sono 4 tipi di mascolinità : egemonica, complice, subordinata, marginalizzata. Andate a scoprire, se siete uomini, a quale appartenete, anche se spesso vi ritroverete nella categoria « complice . La problematica maggiore resta comunque il fatto che si insegna ai maschi che essere femmine è svilente.

Il privilegio maschile ? Vivere in un mondo al maschile-neutro, ovvero dove il privilegio è invisibile perché abbiamo l’abitudine di considerare normali le cose maschili. Sì, anche noi donne purtroppo. Ne abbiamo già parlato nel post Invisibili che recensisce il libro di Caroline Criado Perez e vi consiglio di andare a (ri)leggervelo. La situazione al lavoro fa pure parte della riflessione. Ciò che è positivo per un uomo, è negativo per una donna. Un esempio? L’autorità fa di un uomo un vero capo, di una donna una stronza aggressiva. Imparerete anche a capire i termini « mansplaining » o « bropropriating », e cosa implicano sul lavoro.

E l’oppressione ? Se gli uomini molestano o violentano (o uccidono) è perché pensano di averne il diritto. Del resto, anche se vengono denunciati (solo nel 10-15% dei casi), 2/3 delle procedure vengono classate. Un’avvocatessa afferma che in 15 anni di processi non ha mai sentito un uomo dichiararsi colpevole dei fatti che gli sono imputati. Bisogna dare un’occhiata anche al rapporto delle donne al loro corpo, perché hanno integrato per benino che esso si negozia.

E qui entriamo nel tema: sfruttamento! Non solo del corpo, ma anche del lavoro gratuito femminile che esse svolgono a domicilio per la casa, i bambini, gli anziani. In media consacrano 50% in più del tempo dell’uomo ai lavori domestici, anche se hanno un altro impiego. In 30 anni, lavorano solo 17 minuti in più (dati francesi, chissà in Italia!). Il fatto è che questi poveri uomini non vedono davvero, che ci sono lavori da fare in casa, perché non sono stati socializzati a ritenersene responsabili. Mettersi in coppia significa dire addio alla parità: le donne fanno ancor più lavoro domestico e questo già prima di avere i bambini, anche se poi peggiorano nettamente la situazione. Riassumendo: mettersi in coppia per una donna significa prendere il rischio di veder raddoppiare le sue ore di lavoro. Ma chi ce lo fa fare?

Si parla di carico mentale, perché non si tratta solo di lavori pratici, ma anche della capacità delle donne a prendersi a carico tutto. E il lavoro emotivo? Come ascoltare un bambino e i suoi problemi a scuola, curare i rapporti con i membri della famiglia e organizzare i ritrovi, ecc. Un altro lavoro che fanno quasi esclusivamente le donne, gratis. L’irresponsabilità maschile a fronte del lavoro domestico si ritrova nella contraccezione, che è quasi sempre roba da donne. E certo, perché sono loro che rimangono incinte. Ma non certo dello Spirito Santo.

E perché mai una donna oggi dovrebbe volersi mettere in coppia se, oltre a tutto ciò, si sa che (in Francia) 225000 femmes ogni anno sono vittima di violenze coniugali? E attenzione al dettaglio : è provato che gli stupratori non sono in manco di sesso. È solo una questione di potere. La società mostra chiaramente che i desideri dei maschi contano di più. E 18% degli uomini hanno la triste credenza che una donna ha piacere ad essere forzata. Ecco spiegate molte cose. Le donne dicono chiaramente no, ma gli uomini scelgono di non ascoltare.

Il libro termina con qualche pista di lavoro, un capitolo troppo breve che meriterebbe uno sviluppo e soprattutto un piano d’azione concreto. Sono comunque contenta che una giovane donna abbia accolto e vinto la sfida di parlare di mascolinità. Infatti, durante alcune mie interviste, è venuta fuori la necessità di un cambiamento maschile, al punto che mi sono chiesta se, dopo 10 anni di questo blog sulle donne, non abbia finito il lavoro di sensibilizzazione al femminile e non mi debba invece occupare di aiutar gli uomini non solo a capire meglio le donne, ma anche a vivere meglio il loro essere uomini. Sarebbe di sicuro un beneficio non solo per gli uomini, ma per l’intera umanità. Scusate se è poco.

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The structure of this book comes from a series of podcasts on masculinity by a young French journalist. I wish you could listen to them and I’ll give you a hint on what you will hear. Four are the themes: construction of male identity and its privileges; exploitation of the other sex, violence. Without a deep, deep thought, one can almost inevitably lead to the other.

Construction of male identity and its privileges : nothing new, actually, since De Beauvoir stated that female identity is a social construction. Yet, did you know that boys are better fed than girls ? that on google « has my son a high IQ ?” is more taped than the same question for a girl? You would anyway learn a bit more on some aspects of socialising in the XXI century, which is a good thing since most studies might be outdated. You will also learn – not surprisingly though – that arguments in favour of a presumptive male superiority have no scientific grounds or proof.

Do not forget that patriarchy makes men suffer too, because the masculine principle of power means having a hierarchy among men too. There are 4 types of masculinity : hegemonic, accomplice, subordinate, marginalised. Men won’t be surprised to learn that they vastly belong to the 2nd type. They understand early in life that being a girl is not good enough.

The privileges for men ? Living in a world in which male is considered neutral. Privileges are mostly invisible because we consider to be normal what is in fact good for men. Yes, women are convinced of this too! Please read or read again my post on Invisibles by Caroline Criado Perez as I won’t go into details here, my review is much more thorough.  This book describes the situation a work too. What is positive for a man becomes unsuitable for a woman. Want an example ? Authority makes a man a good chief, a woman is just a bossy bitch. If you still don’t know them, you will learn about two new words in the workplace: « mansplaining » and « bropropriating ».

What about oppression ? Men get away with harassment, rape or murder, so they basically think they have the right to do it. They take pleasure in power. A sollicitor explained that in 15 years, she has never, ever heard a man taking responsibility for that in court. We should also consider the fact that women, since ages, have learned that their bodies can be used for negotiation.

And now we enter the realm of exploitation! Not only of the body, which is a vast subject, but also of unpaid care and housework. Women spend on average 50% more time than men on that, even if they have another job. And in 30 years, things are changed so little : + 17 minutes only per day. It is true that men do not see what there is to do around the house : it has never been their problem. Therefore, when they go live with a woman, she gets to do all the work. And this system begins long before they have kids (although they make things worse). Living with a men means that a woman will run a very high risk of doubling her working time. And then, there is the mental charge: women tend to take care of everything, not only housework. Even emotional work: listening to the kid’s day at school and its problems, organising family gatherings, etc. Men’s irresponsibility towards housework is basically mirrored in contraception, which is almost always a woman’s problem. Of course, one could say: after all she’s the one who can get pregnant. As if the men didn’t contribute to a woman’s pregnancy. After reading all this, I wonder why would a woman want to settle with a man, especially because (in France, but no better elsewhere) 225000 women are victim of marital abuse or rape. And hear this : it has been proved that rapists are not men who are short of sexual activity. It is just a issue of power. And our society shows us that male desire is more important than women’s. In case of violence, only 10 to 15% are denounced. Maybe because women know that 2/3 won’t be pursued. And 18% of men think that a woman likes the idea of being forced. Now we understand quite a few things, don’t we ? Women say “no”, men choose not to listen.

The book ends with some ideas to work on. The chapter deserves a deeper approach and an action plan, which is missing.

I am very happy, anyway, that a young woman has taken the challenge to talk about masculinity. When I interviewed some women, I found out that women believe men must change too. Therefore, I am wondering if, after 10 years counseling and making women and men aware of women’s problems, I should not begin a new phase and try to help men understand women better. And to live their masculinity in a healthier and more satisfactory way of all humankind.